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Une colonie arménienne à Bari di Georges Normandy (trascrizione M. Siranusc Quaranta e Carlo Coppola)


Questo articolo in lingua francese apparve sul giornale L’Intransigeant in data 19 febbraio 1927 a firma di Georges Normandy. È stato trascritto da M. Siranusc Quaranta e Carlo Coppola.





On a proclamé très haut que les peuple on le droit de disposer d’eux-mêmes. A merveille. Pourquoi faut-il que l'Europe se soit désintéressée de l’Arménie qui est, depuis vingt siècles, l’avant-garde en Orient de l’esprit occidental? La chrétienté a souhaité voir, et elle a vu, Grecs, Roumains, Serbes, Bulgares, Albanais mêmes se libérer du joug osmanli qui lés écrasait depuis plus de quatre cents ans. Soul, l’Arménie a crié en vain. Elle fut opprimée, rançonnés, torturée... Ses élites ont été systématiquement dispersées. Nous avons reçu à Paris le zeitouniote Aghassi, mon camarade d’autrefois, et le poète Archag Tchobanian, qui nous montra, les trésors ignorés de la poésie arménienne. Il y a une véritable colonie arménienne à Venise.


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Mais, si magnifique que soit la vitalité de cette grande race martyrisée, aucune de ses activités dans l’exil ne saurait être comparée à l’activité déployée par an de ses plus grands poète d'aujourd'hui : Hrand Nazariantz.
Né à Iskudar le janvier 1880, Hrand Nazariantz, fils du fameux orateur patriote membre de l’Assemblée nationale, s’il n'avait été exilé après la catastrophe arménienne de 1915, serait maintenant soit sur le Bosphore, soit entre Erzerouin et le lac de Van, un de principaux chefs politiques de sa nation comme il est un des ses premiers poètes vivants. Si son nom est encore inconnu de la majorité des Français, il n’en va pas de même en Europe, où ses ouvres ont été traduites et publiées, surtout en Italie et en Espagne ; à Milan, Bari, Barcelone, etc. Théo Varlet a fait connaître aux Flandres belges et françaises plusieurs de ses poèmes.
Ce n’est pourtant pas de l'écrivain que je veux parler ici, mais de l’animateur leur, du fondateur de Nor Arax, village et, bientôt, ville arménienne, jaillie par le soul volonté de Nazariantz, de la terre italienne, dans la banlieue de Bari, devant les flots enchantés de cette Adriatique qui portera peut-être un jour le navire sur lequel l'auteur de Vahakn voguera de nouveau vers sa patrie libérée.

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Exilé, Hrand Nazariantz avait abordé depuis peu à Bari lorsqu'il fut rejoint - après 1e désastres de cette Smyrne, où, invité à conférencier au Kraemer-Palace en février 1914, par la colonie grecque, j’eus pour moi tout le monde, méme le vali…, et contre moi le seul consul de France, ò propagande ! - lorsqu’il fut rejoint, dis-je, par une soixantaine de compatriotes hommes, femmes, enfants dépourvus de tout après avoir connu, dans leur fuite éperdue, les plus horribles aventures.
Nazariantz se fit un devoir de secourir ces malheureux. Usant de son prestige, de sa jeune renommée, de son talent d'orateur, et laissant son cœur se donner tout entier, il parvint à intéresser le gouvernement italien à leur sort. Il leur procura d’abord du travail e des abris provisoires, étudia leur caractère, connut leurs aptitudes, conçut un projet audacieux mais réalisable, bref, réfléchit tant e manœuvra si bien qu’il parvint, après avoir gagné à sa cause le sénateur Luigi Luzzatti, ex-président du Conseil, et le comte Umberto Zanotti Bianco, à créer, de toutes pièces, aux portes de Bari, un village nouveau.
Ce fut vite fait Nazariantz obtint du gouvernement italien de confortables baraquements, livrés par l'Allemagne au titre de réparations. Il les aligna confortement à un plan bien établi et il y logea ses protégés après avoir nommée cet embryon de cite: Nor Arax (Nouvel Arax: l’Àrax est la rivière sacrée de l'Arménie). Et, sagement, il spécialisa ses compatriotes dans une industrie unique, bien levantine, très noble et très artistique: celle des tapis d’Orient.
A l'heure actuelle, cent cinquante réfugiés arméniens vivent en travaillant à Nor Arax. De ces ateliers sont déjà sorties des merveilles. Sans renoncer à son art, Hrand Nazariantz, non content d'agir à l'extérieur, paie de sa personne autour des métiers. Il dirige cette petite Arménie qu'il a au reconstituer sur l'un des rivages les plus ensoleillés du monde.

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L'élite Italienne, conquise par tant de volonté et de courage, ne marchande pas son aide à Nor Arax. La princesse Santa Borghese, la comtesse Margherita Bracci, MM. Volpi, ministre des transports, Ciano, Luzzatti, le maire de Bari, les députés Postiglione, Araldo di Crollalanza, sont parmi les plus fervents protecteurs de la cité neuve.
Le gouvernement Italien consent à ce que Nor Arax devienne le laborieux et paisible refuge de tous le réfugiés arméniens de Grèce, de Syrie, de partout où ils connaissént le chômage e la misère. Il leur accorde le transport gratuit et met à la disposition de Nazariantz de nouvelles «baraques dockers».
Le Dr. Nansen, de la Société de Nations, comprenant que de tels actes valent mieux que de belles formules, a promis 60.000 lires pour le construction d’un dispensaire dans le village. Le Pape va donner au poète les moyens de construire une église arménienne. Déjà l’école et la bibliothèque de Nor Arax son achevées et, l'autre jour, on inaugurait solennellement la fontaine publique.
Il y a mieux, et cela troublera les idées que plusieurs personnes se font des poètes en notre temps des négoces et de «combines»: M. Luzzatti préside à la constitution d’une important Société anonyme pour la fabrication des tapis d’Orient (capital: trois millions de lires) qui permettra d'admettre dans quelques jours, à Nor Arax, mille nouveaux Arméniens encore réfugiés en Grèce. On prévoit que la «Cité du poète» comptera en 1928 de seize cents à deux mille habitants!
Ainsi, Hrand Nazariantz édifie, parallèlement à son œuvra littéraire, un foyer arménien d’où sortiront peut-être, non seulement de belles choses, mais encore de grandes choses. Il a fait e miracle de réaliser, en un temps réfractaire à la beauté, l’admirable mythe d’Amphion, fils de Jupiter et d’Antiope, construisant les murs de Thèbes aux sons de sa lire enchantée.


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